Quimper
Je ne fais que chanter sur les fleuves usés,
Souillant de ma piété l’arc de leur mausolée.
Parfois un rebond forcé vient châtier la rosée
Qui repose embaumée pour fuir les mots si laids.
Je ne fais que chanter d’une voie condamnée
A suivre et se jeter sur ceux qu’elle a copié,
Sans pouvoir déborder sa couche surannée
Qui dérive l’allée des versants estropiés.
Je ne fais que chanter ma modestie faussée
Ou fauchée si l’on sait déjouer ma portée,
Accrochant les beautés aux cordes d’un rouet
Pour mieux piquer l’attrait des dormants du clapet.
Je ne fais que chanter, touchant l’oralité
D’un vibratoire osé qui s’émeut d’un couplet,
S’ébaubit d’un doublé, s’extasie d’un succès,
S’alourdit d’un soufflet, s’éteint d’un camouflé.
Je ne fais que chanter, je voudrai tant parler
Du silence étonné qui se fait quand je tais
Les prières et les plaies, les plaintes répétées
Pour laisser soupirer la clef de l’inachevé.