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Je lis,j'écris,je ris...ou pas

23 février 2024

L'acquisition française

Je suis tombé de haut,

Glissant sur les voyelles

D’un leste manuscrit

Engorgé de coquilles.

 

Ce ne fut pas mon premier jet,

J’avais corrigé, surchargé,

Emargé, quoique l’impression

Fidèle un bon déterminant.

 

Rien ne me destinait à la lettrine.

Lorsqu’on s’accordât sur le sujet,

L’italique redevint à la page,

Laissant circonflexe les plus titrés.

 

Faisant l’article dans toutes les capitales,

Avec un sens de l’aigu plus que subjonctif,

L’abbé, en genre et en nombre avec vue directe,

Surprit le corps du texte et le cruciverbia.

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23 février 2024

L'acte manqué

Mes cernes se creusent, vaines à retenir

Ce que mes paupières ne sauraient mentir.

Le roi est nu, mais je ne sais plus en rire,

Vieux cheval qui a ruiné son propre empire.

 

Le fil sous mes mains tend vers le ciseau,

Avec la ponctualité du fuseau.

Sur mon berceau, juste la grâce d’un rêve

Qui ne se révèle que lorsqu’il s’achève.

 

Je me suis fané de n’avoir su fleurir,

Refusant le bouton au rose à venir.

Je m’étrille sur un rossignol volage

Dont la note épouse le fringant plumage.

 

Je n’ai pas vieilli seul, mais seul je vieillirai,

Heureux ou non, qu’importe, je mentirai.

Peut-on manquer de n’avoir su paraître,

Je me suis manqué d’avoir cru comparaître.

23 février 2024

Ne me laisse pas

Laisse-moi être violente,

Ne pas regretter ce que j’ai perdu,

Te rabaisser au rang de scolopendre,

Rejeter ton amitié, ta vertu.

 

Laisse-moi flageller mes pensées,

Bercées au goût du regret ;

Laisse-moi détester nos simagrées

Alors que je croyais que tu m’aimais.

 

Laisse-moi mépriser toute parole

Que tu tendrais pour réconfort.

Je ne veux ni pitié ni farandole,

Pleurer est au-dessus de mon ressort.

 

Laisse-moi redevenir une personne,

M’endeuiller de nos trahisons,

Souhaiter que l’amour me pardonne,

Je ne veux plus qu’elle hante ma maison.

23 février 2024

Rougeoiement

Le ciel était rouge et sa colère aussi,

Flambant brièvement sur la plaine ajourée,

S’arquant voracement sous la nuit étiolée,

Avant de s’ébrouer sous la clarté, assouvi.

 

Une larme appuyée sur le coin d’un éclair

Pivote sur le rythme anguleux du tonnerre,

Clignote, crépite, s’embourbe dans l’Ether,

S’écroule dans l’apnée, dérisoire cratère.

 

Je referme l’orage et la larme s’éteint.

Si le fleuve s’écarte, épargnant l’incendie,

C’est que tout doit brûler, la forêt s’en défie,

Effarouchant foyer sous l’attrait clandestin.

 

Le calme se sentence, enroulé dans ses bras,

S’enfouit dans l’indulgence, amusant les galeries

Où s’accroche la lune au moindre sparadrap.

On entend que le tord du pinceau qui vieillit.

23 février 2024

La foudre

Mon cœur ne craint que la foudre

Qui le ferait trébucher

Dans des bras où se dissoudre,

Son amour propre au bûcher.

 

Mon cœur ne craint que la foudre

Qui pourrait le consumer,

Tisonnant jusqu’à absoudre

Le feu qui ne fut jamais.

 

Mon cœur ne craint que la foudre

Qui voudrait le résonner

D’un couplet qui va découdre

L’anicroche à pardonner.

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23 février 2024

Unis à jamais

Je jure de te chérir

Jusqu’à ce que je me lasse,

Tes défauts m’attendrir

Pour morfondre en surplace.

Je te promets le bonheur

De me chercher ailleurs,

Une passion coquine

Pour ton tablier de cuisine.

Je ne pourrai te quitter

Que pour une autre femme.

Nous serons unis à jamais

Par la faveur du charme.

23 février 2024

Qaund le vent

Cours sur le sable blanc,

Les cheveux flottants,

Quand le vent tournera, ils se feront cinglants.

 

Chante devant le feu brulant,

Les yeux envoutants,

Quand le vent tournera, tes larmes feront calmants.

 

Pleure devant un drame charmant,

Tes bras enlaçant,

Quand le vent tournera, ils se feront implorants.

 

Hurle dans un manège tournant,

La tête virevoltant,

Quand le vent tournera, ton corps sera rampant.

23 février 2024

La mène au pause

Un corps qui se délite, engagé dans sa perte.

Le sang qui se tarit, sans que cesse le mal.

La peau qui se détend, le crâne qui disserte,

Une humeur buissonnière impuissante à l’oral.

Une forme indistincte, exaltée ménagère,

Libérée des retours, recherchée par l’amour

Qui l’a perdue de vue, alors qu’elle s’exaspère

De n’être reconnue qu’en compassé détour.

Seule face au miroir, dont le teint est fidèle,

La chose qui murit doit apprendre à faner

Dans la sérénité. Elle se doit d’être celle

Qui comprend et s’oublie. Elle peut aussi s’armer.

23 février 2024

La création des dieux

Les dieux créent la mort d’un mouvement de hanches,

L’accommodent de peur et d’un espoir malsain,

Que la source remonte à l’ennui du dimanche ;

Un ave, trois paters s’étouffent sous un coussin.

 

Ils inventent le défi, revêtent les mascottes

D’une ère volontaire irrémédiablement ;

L’uniforme pour soi que la taille tricote

A l’endroit de l’enfer où le feu se repent.

Ils fabriquent des torts au secours des excuses,

Qui permettent au soleil d’incarner l’interdit ;

Secouent les termitières où les faux pas s’accusent

De naître de personne si ce n’est d’un jeudi.

 

Ils formulent l’avis d’une ponction moelleuse,

Paralysent le vrai, hissent un porte-voix

Qui se réjouit d’avance, en chaire amidonneuse,

Des leçons, des slogans que les premiers foudroient.

23 février 2024

Posture

Une orchidée assoiffée

Suppliait la flaque déposée

De lui tendre un baiser.

 

Un crapaud dans un bocal

Miroitait les faveurs d’un chenal,

Condamnant son rival.

 

Un rossignol persifleur

S’effrayait de sentir la frimeur

Lui rendre son odeur.

 

Un tilleul, privé de miel,

Serrait sa ceinture sensorielle,

Pour inventer le ciel.

Un sourcil, un poil sceptique,

Sur tous les fronts, toutes les mimiques,

Chut au rayon chimique.

 

Rien ne sert de mourir,

Il faut bâtir son point.

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