Versailles
Il était une fois trois petits points.
Le premier ne fit que commencer,
Le deuxième ne sut pas conclure
Et le troisième fut suspendu.
Il était une fois un pays très lointain,
Il lointain que personne ne l’atteignit.
Il était une foi qui ne se croyait pas.
Il était souvent un prince charmant
Qui rêvait d’être belle pour s’aimer tout le temps.
Il était une fois une princesse rebelle
Qui voulait se marier avec le fils du temps,
Pour garder son amour éternel
Et conjuguer ses enfants au passé.
Il était une fois une histoire belge
Qui aurait pu être drôle,
Si elle cessait de souffler dans le wallon.
Il était une fois un royaume enchanté
De faire la connaissance et chasser l’ignorance.
Il secoua sa longue crinière dorée,
Saisit son épais dictionnaire tout en volumes,
S’arrêta sur la lette A comme aristocrate
Et bannit son prince pour complicité.
Il était deux fois l’une envers l’autre,
Multiple d’un nombre trop entier,
Somme d’une racine contrecarrée.
Il était un foie qui se rendait malade.
Il se prenait pour la rate,
Dont personne ne se souvient
Sauf lorsque soudain elle éclate.
Il était une fois un dragon imaginaire,
Ou une licorne chimérique,
Ou un griffon fantastique,
Ou une sirène humidifiée.
Il était une fois dans la ville de Foi,
Un bonhomme qui vendait son mois
Contre un salaire de peu de foie
Qui le mettait en émoi :
A peine le touchait-il
Qu’il s’évanouissait.
Il était une fois un roi
Qui ne connaissant pas l’échec.
Il adouba sa tour
Et devint fou du chevalier.
Il était une foison d’or
Que jamais homme ne sertit.
Il se raconte que seul celui qui dort
Peut diner dans son lit.
Il était une fois trois petits points
Qui se refilaient l’inventaire.
Le premier attendant le deuxième
Qu’il s’accompagne du troisième
Pour s’épargner bien des efforts.