Mon dol serment
Que je raconte mon tourment
A ceux dont la peine est brouillon.
Les coups du sort, l’acharnement
Des tentations sur mon bâillon,
L’impudeur du tort, l’aiguillon
Du désespoir de s’en sortir.
Je suis plus qu’un échantillon
Condamné au repentir,
Je suis l’Un de l’accablement,
La perte du premier maillon,
L’étalon d’où se compatir,
La tasse assurant le bouillon,
Le pantin comblant le haillon,
Qui s’harnache pour divertir
Mieux loti du goupillon.
Je ne saurai m’appesantir
Sur mon cruel désagrément
Qui rend plus faible qu’oisillon
Tombé de son nid trop clément
Sur un tombeau de gravillons,
Rompant ses ailes et son sillon.
Je ne saurai empuantir
La dureté des postillons
Qui veulent mon mal subvertir
Par leur accent de cendrillon,
Mon propre dépouillement
Que ma colère aide à sertir.