Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Je lis,j'écris,je ris...ou pas
8 avril 2015

Pi aller

Le gentil lac clapotait sous les roseaux crépus,

un brouillard s'échappait pour envelopper les buissons trapus,

le vent froissait, s'excusait, s'indignait, se couchait.

 

La nature n'est sauvage que pour savoir où ne pas se doucher.

 

Le lierre grimpait au balcon d'un lys dodu,

un lever de soleil se perchait entre deux étoiles pendues,

la mer était inconnue et reflétait néant,

même pas quelques points à rejoindre pour dessiner l'instant.

 

La nature nait sauve et pourrie faute de débouchés.

 

Danse le gui autour d'un chêne à l'armure fendue,

les branches jetées, le tronc rentré, en troisième, racines tendues,

sous l'écorce élancée, s'écoulait un ciel vert veiné

où fourmillaient fourvoiement pour toujours des usages gangrenés ;

une révérence devant les ronces, douleur accouchée.

 

Des liserons enserraient en couronne la corolle entendue

d'un pissenlit s'étendant par milliers, confondu

par la suave sainteté d'un trèfle, écartelé entre la rose

et la rosée, qui séchait en butin saccharose.

Le désert se prosternait face aux cérémonieuses tubéreuses,

saillies poreuses magnifiant la conscience liquoreuse ;

promesse écrasante que l'aube et l'absence n'ont tort qu'au présent,

que le hasard suffit à oindre le grain complaisant.

Le talus fauché se signait en prophéties effarouchées.

 

La nature n'aime charmer que les fruits défendus

dont la ferveur mortelle lui offre génération assidue.

 

sentant l'espace se réduire, la pâquerette repue

écarquillait ses pétales, chatouillait un rocher corrompu.

Chancelant sous l'outrage, il l'entraina jusqu'au lit

d'un ruisseau hors d'âge, devenu sourd, par ses limites dépoli.

Un bateau de brins d'astuces dépassa l'audacieuse,

souffle obséquieux, doute parcimonieux, houle impécunieuse.

 

Des nuages charnus aux robes chamarrées distordues

s'accrochaient aux noyers, grabataires serviles aux gestes éperdus ;

les griffes vermoulues et vernies s'enfonçaient dans les flancs

généreux à la moiteur passagère, reniflant, persiflant,

flattant le pêché d'être mûr pour la dernière boucher.

 

La nature n'émet que des sous-titres aux larmes sans résidu,

un chapelet d'antennes du toit jamais descendues,

une centrifugeuse où trempent les instincts les plus essouchés.

 

Un sentier s'échinait à poursuivre les prétendus

affects dont souffrait la nature nettoyant les crimes invendus ;

il tournait au rayon des nénuphars dépassés,

continuait son manège jusqu'à se dévêtir, délassé.

Seul, le monde se lovait dans un dernier toucher.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Je lis,j'écris,je ris...ou pas
Publicité
Archives
Publicité