L'étalon maître
L’étalon mesure sa splendeur au pied de ses admirateurs
Qui chevauchent allègrement la bienséance de la rêne vibrante
Galopent sous la rudesse des brosses à reluire,
Cravachent la sueur acquise,
Sabotent la coupe acquise,
Cherchent encore la couleur du panache.
Le crin courageux, la robe altière, il honnit
Celui qui caresse son joug,
Celui qui le prend pour un âne,
Et le promène en trophée d’une vie sans sel.
L’étalon mesure sa splendeur au pied de ses admirateurs
Qui s’écartent de l’angle de vue pour doubler le dernier
Se croyant seul à prétendre à l’ores et déjà
D’une coulpe sans soif,
D’une fin sans satiété.
Ils se disent sans maître mais pas sans lieu commun ;
Sans règle mais pas sans cycle,
Sans écu mais pas sans écho.
Le cheval compte sur son facteur
Et ne relève que des calculs vénaux.