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Je lis,j'écris,je ris...ou pas
18 juin 2013

Les arts et les sornettes

Juste quelques lignes pour souligner la croche,

Un air inspiré, un souffle rentré, une explosion.

La partition s’effeuille sur les battements de l’approche

D’un violoniste amarré à ses cordes d’exclamation.

 

Les notes corrigent les frissons d’un vain reproche,

Un la soigné, un si dominé, une éclosion.

Les blanches et les noires soupirent d’être si proches,

Prenant et perdant de la hauteur sous les bras de l’émotion.

 

Les applaudissements décomposent les mœurs adoucis,

Orchestrent les soubresauts des sombres queues de pie,

Interprètent le ouï-dire et les succès prédits.

 

Les saluts répondent aux ferveurs classiques et aux soucis

D’apparaître plus prometteur qu’une fidèle musicothérapie,

Juste harmonieuse, quant il s’agit d’accorder l’inédit.

 

 

Juste harmonieuse quand il s’agit d’accorder un crédit,

L’annonce précède le chant et en fait l’événement.

Les ondes propagent les coups de cœur à crédit,

Un nom, une mise en scène permettent l’enchainement.

 

Le tube planétaire doit ressembler à ce qu’on applaudit,

Qu’importe l’accent, l’ivresse suffit au déchainement,

Qu’importe la cause, le meilleur est proclamé par l’interdit :

Un clip censuré, un texte engagé, une charité défendue vainement.

 

Le disque d’or se couche sur les horizons du zénith,

Craint les rayons poussiéreux et les pirates au débit avide,

S’incarne sur des plates-formes où chacun se gausse des droits.

 

La statue s’élève sur les platines et non sur le granit,

Le mérite se prélève sur les clics qui se bercent à vide,

Juste retour des choses qui s’aiment sans endroit.

 

 

Juste retour des chausses qui sèment sans endroit,

Sans arrière, sans tutu, sans pointe, sans claquette,

Avec acrobatie et pirouette qui mettent à l’étroit

Celui qui se borne à glisser son pas sur la moquette.

 

Le chorégraphe créé la danse et suscite l’effroi

Quand la femme porte l’homme qui subit la jaquette.

Ils dessinent des arabesques avec leur corps en beffroi,

S’échappent, s’écharpent, s’écharnent, coquètent.

 

L’assemblée sans position s’extasie sur le pointé,

Admire l’entrechat, dégage l’enveloppé, relève l’emboité,

Caresse le muscle, soupèse le fessier, dévore la souplesse.

 

Une pronation, une supination suivie d’une circumduction,

Des mouvements gracieux subliment la transpiration en séduction,

Juste des sauts qui écartent la main de la mollesse.

 

 

Juste des sceaux qui écartent la main de la mollesse,

Pour mieux la plonger dans l’adaptation d’une ressassée,

Créant une magie collective d’une rentable panacée,

Jouant sur les paillettes d’une fabrique de noblesse.

 

Des plans fixes pour encadrer l’impossible vieillesse,

Un plein écran pour protéger des figurants embarrassés,

Des effets spéciaux pour halluciner le scénario en faiblesse

Et toujours les mêmes acteurs pour que les millions puissent brasser.

 

La comédie se focalise sur des gags élevés en batterie,

Le film d’horreur esthétise la lumière des tueurs en série.

Les critiques louent le cinéma indépendant de la compréhension.

 

Il faut rendre le césar au porte-manteau le plus souffrant,

Il faut rendre la palme au promoteur le plus offrant,

Juste qui sait tourner sa langue en convention.

 

 

Juste qui s’est tourné sa langue en convention,

Pour éviter de dénoncer les rediffusions et les débilités,

Regrette de se retrouver un soir de disponibilité

Devant des policiers experts en intention et invention.

 

Il doit aussi supporter des matchs de foot à profusion,

Des débats redondants avec intervenants sans lisibilité,

Des répliques immortelles où la probabilité se noie dans l’incrédibilité,

Des documentaires où l’intérêt est placé sous perfusion.

 

Les cachets se taisent ou se prennent la poudre aux yeux,

L’animateur sourit, condescendant ou merveilleux,

Les chaines se multiplient comme les pains dans le dos.

 

Les sièges s’éjectent, les chefs se nomment, le politique s’en mêle,

Et manipule la publicité en fonction de valeurs jumelles,

Juste celles qui tendent l’antenne vers le populaire credo.

 

 

Juste celle qui tend l’antenne vers le populaire credo

D’un monde en continu où l’information prend la parole

Aux auditeurs qui la régurgitent en de piètres scaroles,

Fiers d’apporter leurs terreurs à l’affairisme desesperado.

 

La radio parcourt les fréquences, rythme la libido,

Réveille tôt le travailleur, frémit avec la casserole,

Concoure à l’audimat pour la plus belle banderole,

Eclaire les flashs, étreint l’humour et convoite l’ado.

 

Elle vit dans la contradiction des phases en creux,

Des phrases en trop, des emphases et des aveux.

Elle ne s’écoute pas, elle s’entend barrer le silence.

 

Elle chavire dans le scoop, néglige la réflexion

Qu’apportent des comiques animés en sentence,

Juste pour scandaliser et scanner d’autres émissions.

 

 

Juste pour scandaliser et scanner d’autres émissions,

Le pinceau s’écarte de la toile pour défigurer l’espace.

Il se place en œuvre et torture la perspective fugace,

S’impose en marché où le sang sert de base d’émulsion.

 

La sculpture se numérise, l’excrément pose sa mission.

La signification d’un point signifie qu’un point trépasse.

La nudité s’expose, la trivialité s’arrache, Le Caravane passe.

L’abstraction devient déréliction et le réalisme compromission.

 

Les prix flambent et les monuments s’effondrent,

L’acheteur de sait s’il est visionnaire ou à tondre.

Les tableaux s’exportent loin des musées mal gardés.

 

L’art est beau quand il suscite une réponse.

Tout est art aujourd’hui même des mannequins mal fardés,

Juste qui servent à étaler le néant dans l’absconse.

 

 

Juste qui servent à étaler le néant dans l’absconse

Folie du tout, tout de suite, de l’immédiat maintenant,

Des instantanés qui dévoilent l’éphémère et, le retenant,

Force le regard, oblige le décor, arrange le quinconce.

 

Un obturateur qui libère l’oiseau qui dénonce,

Mais aussi celui qui retouche le mauvais contenant,

Arrondissant les angles pour faire de la mode un lieutenant,

Ordonnant l’enjeu, ajoutant une aura, effaçant une fronce.

 

Une photo interpelle celui qui la prend, qui la pose,

Elle ensorcelle l’image de traits tirés vers l’attente

D’une révélation, d’un souvenir, d’un infini qui se dépose.

 

Sauf qu’à perdre son négatif, elle n’est plus qu’inconstante,

Elle s’échange, se placarde, se détruit, s’interpose,

Juste dans un monde à retardement où ne jure que l’entente.

 

 

Juste dans un monde à retardement où ne jure que l’entente,

Des wictionnaires définissent ce que des siècles ont édifié,

Des dictateurs sont défaits, des rumeurs sont lancées, des secrets confiés

Sur la toile où s’accolent les commentaires rageurs et les amitiés tentantes.

 

Les sites sont sondés, les blogs infiltrés sous le signe de la détente

Afin qu’internautes et annonceurs s’enrichissent d’un savoir amplifié.

La souris est si malléable et google a tout si bien planifié,

Que je peux localiser ma maison et connaître la météo chez ma tante.

 

J’achète à distance de la foule et des frontières.

Je signe des pétitions contre la faim dans le monde.

Je signale des abus, exprime mes opinions altières.

 

Je créé des tendances et crie contre les immondes.

Je profite des exclusivités et veux rester entière,

Juste écrite dans des textes où fleurit la fronde.

 

 

Juste écrite dans des textes où fleurit la fronde

De l’écriture, la fausse impression de l’apprivoisée

Délie le jambage et ponctue les mots en croisée.

La fin n’est pas lue que déjà on l’abonde.

 

Pour survivre, le livre se couvre de prix et de faconde.

Parfois les pages qui l’emportent sont toisées,

S’éternisent sur les chevets et cale l’embourgeoisée,

Mais souvent le lecteur et le style correspondent.

 

L’évasion nait d’images empruntées au visible,

Où percent une dose de talent et une once de chance,

Où se pâme l’impuissance et se renforce la déraison.

 

L’histoire s’aligne sur les descriptions et les avances.

Les mains enserrent, soulèvent le couvercle du possible,

Juste contre l’espoir d’un ailleurs qui dépasse les saisons.

 

 

Juste pour l’espoir d’un ailleurs qui dépasse les saisons,

D’un meilleur qui orne les cous des dépossédés,

Dont la victoire est une alarme aux visions obsédées,

A l’entrainement des encouragements et à la fertile oraison.

 

Les semelles échauffent les records à floraison,

Martèlent les drapeaux pour lesquels il ne faut céder

Aux sirènes des sponsors, sauf en exemple décédé

Pour les jeunes qui veulent courir loin de leur maison.

 

L’athlète s’élance et le gymnaste s’envole, sans grâce

Si les caméras ne prouvent son allure à la masse éblouie,

Engoncée dans un canapé bordé de chips et de bière.

 

Ils reçoivent l’agrément d’un enchainement inouï,

Ils sont des dieux jusqu’à la défaite, la disgrâce,

Juste des hommes dont les essais sont des envies pour les arrières.

 

 

Juste des hommes dont les essais sont des envies pour les arrières,

Ceux qui les admirent enjamber l’humanité en apesanteur,

Dignes de leur apporter des étoiles au nom enchanteur,

Dont les oracles influencent de la naissance au cimetière.

 

Ceux reconnaissants des fusées qui agrandissent les barrières,

Qui satellisent le ciel pour accélérer des lenteurs,

Qui quadrillent les mouvements pour en saillir la puanteur,

Qui prédisent le temps et les conversations routinières.

 

Ceux qui succèdent aux navigateurs et leurs parallèles,

Aux explorateurs et leurs boussoles, aux aviateurs

Et leurs noyades, aux pionniers et leurs dentelles,

Aux terres inconnues et leur baptême, aux agitateurs.

 

Ceux qui ont défini des cartes et des recherches spatiales,

Juste des cours perdus pour qui croient à l’ère nuptiale.

 

 

Juste des cours perdus pour ceux qui croient dans l’ère nuptiale,

Evoluent avec les pokemons, défient Browser et perdant la face

Dans une nomade de joueurs invertébrés où le pouce tient rang spécial,

Rimant les joies avec exploits au hasard des programmes qui effacent.

 

Sourire extatique, regard épileptique, ils se consolent, ils se délassent,

Tirant sur les manettes, les partenaires pour se dissoudre dans l’action,

Traquant les solutions pour monter les niveaux qui éloignent la classe,

Appuyant sur des boutons qui ne résistent pas à leur impuissance d’être fiction.

 

Ils s’abrutissent sur des intelligences artificielles dont ils savourent la diction.

Sans distinction, ils se décernent des titres ronflants et de scores cadeaux.

Ils exagèrent les hyperball pour frapper les esprits dont ils sont la friction,

Ne pouvant arborer poitrine que s’ils sont adoubés par la chrême de mecs en bardeaux.

 

D’éloge sur le graphisme en critique sur la difficulté, ils s’hument entre machos de force,

Juste des damnés qui destinent les réseaux à bomber le torse.

 

 

Juste des damnés qui destinent les réseaux où bomber le torse,

A tracer les sillons qui traversent une réalité de fantasme,

A suivre les rails qui renversent les vigueurs de l’orgasme

Atteint quand le train entre en gare et gicle d’un sifflet féroce.

 

Une vache miniature contemple l’arbre en cuivre et son écorce

Fidèle aux mousses de l’original, qui secoue l’iconoclasme

Nature abritant les pléonasmes et freinant les enthousiasmes

D’un ouvrier minutieux à reproduire les plus belles entorses.

 

De petites maisons crayeuses surgissent des cartons et des patiences

Qui soignent les défauts pour parvenir à l’idéal de l’obédience

Au suprême modèle qui enceint l’homme et ses proches.

 

Des voies ferrées qui s’éternisent vers les horizons soudées,

Un club sachant artistiquement relever les franches coudées,

Juste quelques lignes pour souligner l’accroche.

 

 

Quelques lignes pour souligner l’accroche

Harmonieuse quand il s’agit d’accorder l’inédit,

Retour des choses qui sèment sans endroit

Des sauts qui écartent la main de la mollesse

Qui sait tourner la langue en convention.

Celle qui tend l’antenne vers le credo

Pour scandaliser et scanner d’autres émissions

Qui servent à étaler le néant dans l’absconse,

Dans un monde à retardement où ne jure que l’entente

Ecrite dans des textes où fleurit la fronde

Pour l’espoir d’un ailleurs qui dépasse les saisons.

Des hommes dont les essais sont des envies pour les arrières

Des cours perdus pour ceux qui croient dans l’ère nuptiale

Des damnés qui destinent les réseaux à bomber le torse.

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