Quitter ce monde champêtre
Par les fenêtres ouvertes, l’église sonnait.
Quelques poules endormies se mirent à caqueter.
Des hommes vêtus de noir ôtèrent leur chapeau.
Une vache meugla en deuil de son veau.
Une vieille à son rideau comptait les affligés.
Un chien mordit au mollet un mouton trop distrait.
Chacun sortit son missel en attendant son tour.
Qui toussait, qui grattait, qui donnait son bonjour.
Des gens se chamaillaient devant une croix en sang.
D’autres ricanaient en dégommant les méchants.
Un chat franchit la porte entrebâillée, attiré
Par le jeu d’ombres des statues en retrait.
Qui s’agenouillait, qui se gelait, qui se lamentait.
On entendit des oies dérangées par un fruit tombé.
Des têtes se baissèrent pour contempler les carreaux.
Se baissèrent pour admirer colonnes et vitraux.
Le prêtre récita la prière du remords.
Chacun se signa et se précipita au dehors.
Le tracteur ralentit le cortège, un klaxon
Ou deux fit taire l’âne qui cherchait son ânon.