La truie
Des yeux porcins, un front graisseux, poisseux,
Sous l’assaut de la crème alourdie par le sable.
Le nez en vue plongeante, en digne paresseux,
S’arrête en plein milieu, une ombre influençable
Le rend épaté, quoique dubitatif.
La poitrine dégainée, le fessier d’avant-garde.
Ses lèvres s’effacent sur un roboratif
Beignet dégoulinant de fraise et de moutarde
(La rime est nauséeuse). Egayée d’un maillot
Qui déclare plis, creux, forfait dans ses coutures,
Notre adipeuse esthète amadoue un Folio,
Dont les pages froissées bravent les impostures.
Page cent-trente-neuf, elle opine et sourit.
Relisant la tournure, elle mâche avec prudence
Pour bien assimiler ce royaume pourri.
Emue, son menton tremble, épousant la cadence
Des vagues spasmodiques, souffle retentissant
Inclus. Un doigt sucré se glisse dans sa bouche,
Donnant à ce suicide un sens appétissant.
Lève vers l’horizon un regard trop large.
La plage est désertée. Seuls subsistent un garçon
Et son chien Caramel, qui se soulagent en marge,
Impatients de quitter la scène et sa leçon.