L'atelier de l'arbre miniature
A mon cher et tendre
L’écorce inspire, soupire la faune grouillante, CORNOUILLER
A l’abri des cœurs qui s’écrivent à coup de foudre. AULNE
Tout en bas, une chenille tortille ses joies futures. TILLEUL
En haut, s’ouvre le chant d’un feuillage enivré ; CHENE ROUVRE
L’aurore s’égaye sous sa toison chatoyante, LAURIER
Immense parade où les rêves viennent s’absoudre, POMMIER
Et les appels ricochent brisant la filature. PEUPLIER
Rien ne dérange la fée lissant ses ailes cuivrées. FRENE
Des écureuils bondissent, s’élancent, s’arrêtent, s’enfoncent CEDRE
En de vénérables fouillis de verdure marbrée. ERABLE
Le rossignol masque leur jeu d’un air furtif. MAGNOLIA
Au bout du chemin se pâme une douce clairière. CHARME
Rien ne ment au lutin qu’un faux trésor engonce. ORME
Bravant les lieux, un chevreuil, l’abois sans apprêt, BOULEAU
Regarde son pied peloter un ruisseau craintif, PIN PARASOL
Eclabousser les ardeurs d’une grenouille guerrière, ARBOUSIER
Menacer la libellule et sauver la lune. TREMBLE
Il lui semble qu’il n’y a pas de quoi frémir, SEQUOIA
Ni rester plus longtemps en ces vastes domaines, SAPIN NORDMAN
Implorant le secret, dédaignant les murmures. MIMOSA
Avec talent, s’avance un grand-duc d’infortune, ORANGER
Trahissant les errements au gré des soupirs. HETRE
Une nuit s’écarte, le bousier ressort ses fredaines. CAROUBIER
Rien ne manque à la proie d’une forêt miniature, MARRONNIER
Et l’arbre sait planter une âme à la nature. PLATANE
Oscillant sous le dédain joufflu du hasard, LILAS DES INDES
Fidèlement ombrageuse, la branche s’étire SERINGAT
Fine et élégante, telle une mariée consentante FIGUIER
Ravie des dentelles qui ensorcellent sa stature. OLIVIER
Elancée dans sa robe mousseuse aux nœuds épars, SUMAC
Meilleure chaque année aux ventricules qui l’aspirent, PLAQUEMINIER
Insectes exigeants, volants, rampants, en attente, TAMARIS
Elle savoure l'harmonie des appétits futurs, THEVETIA
Unissant le renouveau et l’achèvement, SAVONNIER
Xylophone parcouru de bravoure et d’instincts. CEPHALOTAXUS
Qui danse sur les preux chemins bordés d’arômes LIQUIDAMBAR
Une abeille ont les zébrures aiguisent les silences ? ALBIZIA
Un papillon dont les yeux effarouchent l'agrément ? CYPRES
Nul n’accorde de bonté fragile aux libertins. ABRICOTIER
Ronces, orties, houx appâtent la pitié des fantômes. ARAUCANIA
Elytres, épine, écueils accusent la somnolence, EUCALYPTUS
Figurant l’oppression, la torture, l’égarement, FRANGIPANIER
L’obsession, l’évasion, la certitude, la foi. NOISETIER
Ecoute, toi qui modèles les charmes du naturel, AMELANCHIER
Tes trahisons protègent des paysages fortuits , FORSYTHIA ROSE
Des visions ramifiées, des tangibles sacrements MANDARINIER
Et des audaces ronflant la poésie et la joie. NEFLIER DU JAPON
Les racines pudiques s’échappent du joug formel SAULE PLEUREUR
Arpentant la terre de leurs veineux sauf-conduits. FAUX POIVRIER
Nul n’ordonne la chute docile d’un rupin sylvestre. RHODODENDRON
Accrocher le réel n’est pas le punaiser, EPICEA
Tacler la journée pour la placer sous séquestre. CATALPA
Un arbre est l’instrument qui panache l’orchestre, PISTACHIER
Recréant les beaux gestes qui savent l’apaiser , BEAUCARNEA
Embellissant l’art pour le tendre extra-terrestre. ARBRE A PAIN