Corbeau
Chaque jour, le matin surgit de sa torpeur,
Ouvrant son horizon sur une envieuse impasse :
Rallumer le sourire avant qu’il ne se meure.
Bondissant de fugace, en cocasse, en grimace
Entre le saut du lit et le sceau du repli.
Après lui, le midi défie la plénitude,
Une urgence après l’autre, une peur de l’oubli,
Entre le sel du plat et la stèle du prude.
Toujours le déclin précède l’ascension.
Retournant sa vision, le soleil rend les armes,
Entrainant le grand soir dans un bain d’ambition.
Grandiose époustouflant précipité de charme,
Avant que ne s’installent, obscurément constants,
Regrets mélancoliques, égards de tragédie.
Débute alors la nuit dont s’effraient les enfants,
Furtivement certains qu’un destin congédie
Les rêves endormis. Alors la lune advient,
Offerte à l’appétence, à l’errance, aux flagrances,
Tournant autour du sol pour suivre le musicien,
Tournant autour de soi, pour tisser la romance.
Entre étoile filante et zodiaque diffus,
Un jour né se dénoue. Devons-nous le surprendre
Rougissant aux abois, blafard à peine vu ?