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Je lis,j'écris,je ris...ou pas
28 octobre 2020

La machine pneumatique

Un flamant rose trônait sur la table.

Il n’était pas glacé, juste posé.

Il me suivait de ses perles instables,

Un fin ruban soulignait son poignet.

 

Je pris place, quelque peu rassuré

Par un jeu de fourchettes cavalier.

Le verre tanguait, la tasse valsait,

Epiant mon entrée dans le menuet.

 

Le beurre n’était pas dans son assiette.

Le pain roussit puis en perdit ses miettes.

Si tout ce beau monde virait mauviette,

J’en étais quitte pour faire la diète.

 

La cruche s’approcha d’un col vicieux,

Prête à verser dans un polar furieux,

S’avança jusqu’à parier que Montesquieu

Comptait moins de lettres que Tucquegnieux.

 

Le bœuf, accompagné, retint sa langue.

Au jus, il voulait éviter l’harangue,

Aveugle aux arêtes et qui se distingue

Incontestablement de la meringue.

 

Sentant qu’aucun de ses mets n’étaient surs,

La chair cessa de décliner l’obscur,

L’inflexible insatiable Excalibur

Qui trancha entre la poire et le fémur.

 

Et je dus siffler la fin des agapes.

Une religieuse léchait la grappe

D’un financier bavant sur l’écharpe

D’un mendiant collé sur sa part de nappe.

 

Ivre et repu, je saisis le flamant

A tel point qu’il passa du rose au blanc,

Sans couper d’appétit heureusement,

Mais il m’avait bien plumé se faisant.

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