23 mars 2020
Le fourneau
Il m’a soudain semblé voir la poire bouger,
Un reflet sur sa peau, un clin d’œil du pichet.
Je me suis concentré, le pinceau en arrêt,
Mais je n’ai surpris qu’un raisin endormi.
J’ai porté attention au Jésus larmoyant,
Langoureusement beau dans les bras impatients
De se débarrasser d’un corps trop insolent.
j'ai touché la peinture, elle n'avait rien compris.
Je me suis approché d’un visage engoncé
Dans les plis bien en chair d’un sourire étriqué ;
Pas un frémissement dans son décolleté.
Mon regard a tremblé le temps d’un cil confit.
Un bruit s’est entendu au fond du salon,
Un tableau ricochait sur les touches d’un pont.
Ignorant les ressauts d’invisibles poissons,
J’ai posé ma palette, appelé d’appétit.
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