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Je lis,j'écris,je ris...ou pas
15 juin 2019

Laids verts

L’artichaut perdait ses feuilles, épluchées par la gourmandise

D’un optimiste encore bien vert, le sourire et l’estomac plein d’aise.

Le plat légèrement fêlé, que cette abondance méduse,

S’en remet au tendre festin, qui sait prendre en face la dose.

 

Le brocolis s’assoupissait, couvé par un crémeux mondain,

Désireux d’infantiliser cet amer maudit gourdin,

Qui se réveilla moins pommé, sentant, si ce n’est le pardon,

Un intérêt paillonnant, qu’un fin dessert dilapida.

 

Egoutté par sa crudité, le concombre niait la salade,

Débitée par un saumurien, qui lui affirmait sans prélude,

Que s’allonger lui préparait une carrière d’invalide.

Lui préférait se planter que se faire traiter de gode.

 

L’endive se couvre de bleu pour le bon, le brut truculent,

Et se force à l’obscurité pour rejoindre le côté blanc,

Fine sous la paille et chic, pour conclure un compact malin,

Dont son cœur en sort torréfié…les chemins mènent arôme loin.

 

Le fenouil se dit cultivé, un génie, d’où son goût hirsute.

Depuis toute graine, il entend rendre la relève moins sotte,

Lui permettant de distinguer les faux anis et les sucettes.

Il enseigne la vie ombelle, y compris l’abonnement sat.

 

Le navet plut à répéter que si mauvais il y avait,

C’était d’accroître la poussée que tout pouvait être sauvé.

Il faut labourer son jardin avant d’espérer arriver

A réaliser la beauté d’un légume, pour s’en priver.

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