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Je lis,j'écris,je ris...ou pas
17 mai 2013

Ruit oceano

Le fier navire se reflète

Au fond des amphores percées

Par l’encre divine.

 

RUIT OCEANO

 

O combien de lurons, combien de prétentaines

Qui sont partis légers pour de nautiques fredaines,

Dans d’obligés plannings se sont assoupis !

Combien ont déchanté, par des agapes communes !

Dans une foule sans air, par un plan sans dune,

Sur de fleurant toilettes à jamais accroupis !

 

Combien de garçons las de tous ces abordages !

Le sens de la visite leur semble un sabordage

Et le guide agréé un forfait camelot !

Même le poisson sourit lors de l’heure de plongée.

Chaque minute comptant l’émotion assiégée ;

Gymnastique le matin, le soir sus au gros lot !

 

Nul ne plaint son voisin d’être plus détendu !

Vous passez à travers les écueils défendus,

Ignorant les vivants pour les Arts reconnus.

Du geste pittoresque pour prélever la sève,

Aux runes déchiffrées d’une histoire qui s’achève

Tous souhaitent la bienvenue !

 

Cernés de petits soins, vous êtes surveillés ;

Maints couvercles levés vos besoins ont brouillés,

Dans la joie et l’ardeur, vous citez vos couverts.

Enivrés de saveurs, vos lèvres s’aventurent

En des contrées bizarres où les goûts dénaturent,

Où les souvenirs louent la bonne poêlée d’hiver !

 

On demande : - Quelle chambre ? Est-il content, docile ?

Du sucre dans son café ? Du chic dans son futile ?

Les temples s’offrent aux pas qui martèlent l’accompli,

Les portails se dépouillent, les marchands chantent victoire.

Le temps, qui de toute ruine rehausse la mémoire,

Sur le glorieux touriste dresse un code assoupli.

 

Bientôt les jours s’allongent, vous croyez disparues

Vos envies de désert, loin des coûts incongrus.

Mais vos cartes délivrent des espaces de fraîcheur,

Des messages de tendresse pour qui sait vous attendre,

Des espoirs de retour, sans égard pour un gendre,

Vers votre chat mauvais coucheur !

 

Et quand la galère cesse de mimer la croisière,

Pour jeter les amarres et le masque de rosière,

Sur les quais qui chavirent sous le poids des questions,

Un sourire pointe, s’accroche, rembobine l’autochtone

Pour revivre le galop de l’avide amazone

Sur des flots dominés par une parfaite gestion.

 

Reviendront-ils au large, ces touristes sans histoire ?

Qui ont subi nausée, vol, soirée vexatoire.

A qui il a manqué le piquant d’un naufrage,

Le récit bien tronqué d’un périlleux courage,

Les applaudissements d’un fougueux sauvetage.

Il reste le réconfort d’un foyer, d’un ancrage.

 

Vagues, miroir des nuages

Fonds tapissés de présages

Mer sans rivage

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