L'histoire en marche a-vide
Le vieux sage racontait l’essor des montagnes.
D’obscurs cieux murmuraient des hymnes, des victoires,
Des poussières. Les hommes magnifiaient les compagnes
Et les feux dessinaient des emprunts de l’histoire.
Le scribe rapportait les marches des palais.
Des dieux de cendres réclamaient famine, recueil,
Vierges de sang. Des femmes cerclaient leur œil,
Les pierres s’envolaient vers des mystères sans aller.
Le philosophe radotait dans des courants
D’indisciplines, sondant le sexe, les cavernes,
Accouchant de questions, de certitudes mourant
Et la parole citait des droits de balivernes.
Le druide rameutait les fureurs d’entrailles,
Vomissait les pavés barricadant l’empire
Encore et toujours. Les serpes lançaient des soupirs
Et l’italien croyait loin de toute prêtraille.
Le moine rapiéçait l’aube du jour croissant.
Des dynasties se croisaient en dénombrant les ans
Et trève de courtoisie, colportaient d’angoissants
Gothiques encensant peste et ver luisant.
Le peintre rajoutait de l’ordre aux merveilles.
Les œufs tenaient debout, la poudre débridait,
L’océan pacifiait, les colons se vidaient,
Les arts voguaient sous les augures du Soleil.
Le roi raccourcissait les erreurs de partage.
Des perruques se coupaient aux manques de culotte,
De brioche et de cens. Le thé à l’abordage
Déclarait sa foi sous le joug de la Charlotte.
Le corse rapprochait l’évasion insulaire.
Les cotons broyaient du noir puis viraient aux bleus.
Les têtes roulaient mécaniques à la queue leu leu,
Fumaient sous les cheminées bourrées d’affaires.
La mort raccommodait la misère et l’attrait.
A la une, à la deux, s’unissaient les germains.
Les rouges communiaient, les jaunes s’infiltraient.
Se comptaient les armes, les dollars et les humains.
L’oubli rajoutait du sel au copié-passé.
Les rois posaient Gala, le travail pointait hagard.
L’histoire jasait dans le métro sans crier gare.
L’argent tissait sa toile et gobait les dépassés.