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Je lis,j'écris,je ris...ou pas
28 avril 2013

Le non-avare de ses dénégations

HARPAGON : O malheur ! O malheur ! Au justicier ! Justice, quel fiel !

Je suis perdu, je suis humilié, on m’a fauché les pieds, on m’a dérobé mon honneur. Qui sont-ils donc ? Que seraient-ils devenus sans moi ? D’où viennent-ils ? Pour qui se prennent-ils ? Que ferais-je pour tout recommencer ? Où ne pas faillir ? Où ne pas se faire prendre ? Est-ce le point final ? Est-ce le point virgule ?

Qui m’écoute ? Cessez de m’épier. Rendez-moi mon rang, faquin…

Ah ! Je suis si seul. Mon esprit est troublé, et j’ignore où j’en suis, qui dois-je suivre et fais-je bien de suivre. Hélas ! Mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon si cher ami !

On m’a tant mal conseillé ; et à cause de quelques chiffonniers, j’ai perdu mon chauffeur, mon allocation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde : sans siège, il m’est impossible de vivre. C’en est fait, je n’en puis plus ; je me tords, je suis contrit, je suis blanchi. N’y a-t-il personne qui veuille m’amnistier, en rendant honorable les comptes en ce si plat pays, ou en punissant celui qui m’a trahi ?

Euh ?  Qui m’écoute encore ? Ce n’est personne.

Il faut, que celui qui ait fait le coup, ait avec beaucoup de soin choisit l’heure, où j’exigeais la plus grande rigueur et la plus grande probité. Il ne voulait pas seulement me nuire, il voulait me ridiculiser. Sortons.

Je vais aller tout dire à la justice, et faire donner la question à tous mes opposants : aux journalistes, aux maires sortants, aux ministres entrants et au peuple qui aime tant fustiger s’il n’a rien à gagner, ou à admirer, c’est selon, s’il aime ou a cessé d’aimer.

Que de micros assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des frissons, et tout me semble délateur. Eh ! De quoi est-ce qu’on parle là ? De celui qui m’a dénoncé ? Quel enregistrement fait-on là-haut ? Est-ce mon trompeur qui veut d’un aveu de plus me forcer ?

De grâce, ce compte je voulais m’en débarrasser, c’était une étourderie qu’on se le dise. N’y a-t-il pas des fraudeurs cachés parmi vous ? Et tant que rien n’est divulgué, ils restent salués.

Allons vite, des avocats, des appels, des présomptions, des juges, des peines, des rémissions et des oublieux. Je reviendrai plus haut de par ce monde ; et si je ne retrouve pas un titre, je veux bien dénoncer le Président pour ce que vous voulez.

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